Cet handicap invisible...

Certains affirment que dans la vie il y a un « bon » stress, c’est-à-dire celui qui est indispensable pour réussir challenges, concours et autres défis de la vie.

Moi en tout je ne le connais pas, je connais uniquement le stress qui vous pourrit la vie à vous rendre plus que malade aussi bien physiquement  que psychologiquement.  A force je suis lasse et fatiguée, et des jours comme aujourd’hui où je suis malade à cause d’un stupide rendez-vous une partie de moi se dit qu’elle n’aimerait pas exister. Alors ce n’est pas à prendre au pied de la lettre, j’aime ma vie, ma fille, mon amoureux et ma famille mais quand je suffoque sous le stress la seule et unique chose dont j’ai envie c’est que ça cesse. 

De plus loin que je m’en souvienne j’ai toujours été une stressée de la vie. J’ai connu un mieux après la naissance de ma fille car j’avais plus ou moins supprimée toutes les choses qui pouvaient justement provoquer du stress. J’en gardais juste ce qu’il fallait histoire de.

Et puis ça fait quoi un an et demi maintenant que le stress est revenu me chambouler à cause de divers évènements qui sont parfois anodins, qui sont parfois joyeux pour d’autres ou qui sont tristes et douloureux. Ainsi  le fait de savoir que j’allais avoir mon chez moi m’a stressé durant des mois. Avant de partir en vacances en Corse j’étais au bord de la crise de panique alors que les vacances ça doit être quelque chose de positif. Cette année j’avoue que les problèmes familiaux n’aident pas vraiment. Par contre j’ai des choses comme ma grossesse et mon accouchement qui ne m’ont jamais stressé. J’avais juste peur de la prise de poids à cause de ma relation pas toujours saine avec la nourriture.

J’ai  souvent l’impression de vivre avec deux mains qui appuient de toute leur force sur mes épaules. Vous connaissez l’expression porter poids du  monde sur ses épaules ? Eh bien c’est exactement ça c’est comme si je portais mon monde sur les épaules.

Beaucoup de gens ne se rendent pas compte au combien le stress peut devenir un handicap. En plus ce qui va apparaître anodin pour le commun des mortels, va me paraître insurmontable. Et puis je dis rarement  aux gens comment le stress peut me rendre malade car ils sont toujours  un bon conseil à donner. 

« Tu as essayé l’homéopathie ? » Ben écoute à 16 ans on me gavait d’anti dépresseur et d’anxiolytiques (ça pendant 10 ans)  alors les plantes c’est un peu un cataplasme sur une jambe de bois. Même les Dafalgan codeiné pour mon dos me font difficilement planer.

« Tu as testé le yoga ? » Oui  j’en fais, ainsi qu’une moyenne d’une douzaine d’heure de sport par semaine. Le sport m’aide à gère mon stress mais ce n’est pas suffisant. La nuit de vendredi à samedi de la semaine dernière par exemple  mon stress était tel que j’ai fait quasiment 4h de mini stepper car il fallait que je décharge ce trop-plein. Mes pauvres genoux ont pleuré le lendemain.

« Faut penser positif ».  Alors oui pendant de nombreuses années j’étais très négative (avoir une maman toujours pessimiste n’aide pas) mais j’ai appris avec les années à devenir positive et à vivre au jour le jour pour éviter justement de trop stresser. La chose est que lorsque je suis trop stressée il est impossible pour moi de voir le bon de côté de la vie.

Mon stress me paralyse. Pour vous dire quand j’étais étudiante, ça m’empêchait de me présenter aux partiels. J’ai commencé à angoisser pour le bac au moins d’octobre l’année de mon bac. Et d’une manière générale toute ma scolarité le dimanche soir j’étais à l’agonie.

Tout ça m’a toujours fait sentir plus qu’honteuse.

Encore maintenant je suis capable d’annuler quelque chose à la dernière minute parce que je ne me sens pas apte à y faire face. Des fois c’est des choses toutes bêtes comme accompagner la classe de ma fille au sport. Je l’ai déjà fait une fois en septembre, j’ai adoré et pourtant pour la séance de demain je commence déjà à me ronger le sang. Et voilà ça m’énerve à force, ça m’épuise.

Aujourd’hui à cause d’un stupide rdv je me suis vidée comme si j’avais gobé une boite de laxatifs. Mes intestins se tortillent, mes pets sentent les égouts (oui c’est so sexy je vous  l’avoue, surtout je n’avoue au grand jamais que c’est moi la petite blonde à la tête d’ange qui émet des pets de la sorte), j’ai une barre à l’estomac, la nausée, j’ai aussi l’impression d’être ivre (alors que je n’ai pas un gramme d’alcool dans le sang), je suffoque et je suis à deux doigts de m’évanouir. Intéressant comme tableau n’est-ce pas ? La source de stress est passée, quasiment tous les symptômes ont disparu je suis juste épuisée de toute cette tension et en plus j’ai fini noyer mon mal-être en mangeant des bêtises. Bref du coup maintenant je m’en veux, je culpabilise et je suis mal. Mais pareil c’est un truc incontrôlable.Parce que ça ne sert absolument pas drôle si mon stress n’était pas lié à ma relation compliquée avec la nourriture et vis-versa.

Des spécialistes j’en ai vu, mais blablater dans le vide ne m’a jamais rien apporté à part à l’époque alléger le portefeuille de ma mère. Alors des fois j’ouvre la vanne en écrivant et en déversant mon ressenti sur la toile, parce que ça coûte rien, parce que des fois on me dit « moi aussi je suis comme ça » et pendant quelques secondes ça me soulage de savoir que je ne suis pas la seule à souffrir.

J’ai fini par fuir ce qui me stressait, c’est une technique efficace mais difficilement applicable sur la durée malheureusement surtout que la vie est fait de choses imprévues et incontrôlables.

Et j’ai beau avoir des gens autour de moi qui m’aiment, j’ai juste l’impression d’être le boulet de service à stresser et angoisser pour tout et rien. Dans ces moments-là, c’est mon estime de moi déjà pas très folichonne qui en prend un coup.

Comme on dit, demain est un autre chose mais ces temps-ci j’aimerais hiberner des mois et me réveiller toute zen et pimpante. En attendant je vais essayer comme toujours de prendre sur moi et de sourire, mais y a des jours où c'est plus difficile que d'autres.