jeudi 8 janvier 2015

La Vague {littérature}

Cette année, la littéraire que je suis a décidé de se remettre à la lecture (oui j'ai quand même fait un bac L et des études littéraires à la fac), je suis donc à l'affût du livre qui m'absorbera, du livre qui me fascinera, du livre qui me marquera.


Il y a une bonne semaine sur Instagram j'ai aperçu en photo le livre La Vague de Todd Strasser. Ce n'est pas le titre qui m'a interpellé mais la couverture du livre : un aigle sur fond rouge et un sous titre des plus troublants « Cela commence par un jeu et finit en dictature ».


Ma curiosité titillée je suis allée immédiatement chercher plus d'information sur Google.


Voici le résumé de la quatrième de couverture :

Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèvres, Ben Ross, professeur d'Histoire, crée un mouvement expérimental au slogan fort : « La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action. » En l'espace de quelques jours, l'atmosphère du paisible lycée californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur livre arbitre pour répondre aux ordre de leur nouveau leader.
Quel choc pourra être assez violent pour réveilleur leurs consciences et mettre fin à la démonstration ?

De toutes les périodes de l'histoire la Seconde Guerre mondiale est la période qui me fascine et me trouble le plus. Comment l'Homme a pu être aussi cruel et barbare ? Comment les nazis ont pu assassiner des millions de personnes ? Alors quand j'ai lu la quatrième de couverture de ce livre je l'ai mis immédiatement dans mon panier amazon et je l'ai vite commandé.

J'ai trépigné toute cette semaine devant ma boîte aux lettres car j'avais vraiment hâte d'entamer la lecture de ce livre.

Je l'ai reçu en fin de matinée. Je l'ai commencé vers 15h. J'ai du faire quelques pauses pour m'occuper de ma puce.  Mais il est déjà terminé.Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un livre quasiment d'une traite.

Ce livre est brillant. Ce livre est parfait. Ce livre est criant de vérité.

La Vague se fonde sur un réel incident qui s'est déroulé en 1969 pendant un cours d'histoire au lycée de Palo Alto en Californie.

Ce roman illustre bien comment l'être humain peut nier ses libertés individuelles et son libre arbitre pour un sentiment de puissance et pour une pseudo égalité, comment il est capable d'éliminer froidement les opposants qui le menace, comment il impose la pensée unique pour le bien de tous, comment il peut suivre aveuglément un leader qui ne veut soit disant que son bien...

Je reste toujours abasourdie quand je vois les gens abandonner leurs libertés sous le prétexte de leur sécurité. Il n'y a pas longtemps des caméras de surveillance ont fleuri dans ma ville à mon grand désespoir. Je reste intimement persuadée que ce n'est pas une surveillance massive qui arrêtera la violence (c'est mon avis, je ne l'impose à personne) , au mieux ça la déplace au pire les voyous mettent une cagoule. Quand j'emmène ma puce à l'école entre les caméras de surveillance de la ville et ceux des banques je suis quasiment filmée tout le long du chemin et ça me débecte profondément j'ai l'impression d'être dans 1984 de Georges Orwell. Et que dire des lois liberticides qui fleurissent un peu partout dans nos pays développés sans que personne ne bronche puisque c'est soit disant pour le bien commun (c'est surtout pour le profit de quelque uns).


La préface du roman nous rappelle qu'on se doit d'être vigilant chaque jour pour que « la bête immonde ne revienne pas » et qu'il est nécessaire de lutter contre l'embrigadement.

Il suffit malheureusement de regarder les actualités pour se rendre compte qu'en 2015 la cruauté et la barbarie n'ont pas disparu et comment nos libertés sont sans cesse menacées par la folie de quelque uns.

La Vague montre bien comment l'Homme par fainéantise de réfléchir par lui même préfère croire les salades qu'on lui raconte (après tout c'est pour son bien) et suit le troupeau comme un mouton.

Le livre a également été adapté au cinéma.




Quelques extraits :

« M. Ross ne nous manipule pas du tout s'indigna Laurie. C'est l'un des meilleurs profs du lycée. Il sait ce qu'il fait et, autant que je puisse en juger, il le fait pour le bien de la classe. J'aimerais bien que d'autres profs soient aussi intéressants que lui. »

«Elle n'arrivait toujours pas à formuler ce qui la préoccupait dans le mouvement, mais elle se sentait de plus en plus mal à l'aise. Quelque chose clochait. »

« S'il voulait vraiment le mieux pour son équipe, il rejoindrait la Vague au lieu de harceler Brian. Il joue trop perso, Laurie. Ce type ne regarde que son nombril et ça n'aide pas du tout le collectif. »

«  - David, ce que moi, je n'arrive pas à comprendre, c'est que tout le monde ait perdu la tête. La Vague a pris le pas sur tout le reste.
   - Bien sûr. Parce que la Vague est logique,Laurie. Et ça marche. Tout le monde est dans la même équipe. Pour une fois, nous sommes tous sur un pied d'égalité. »

« Il y aura toujours des gens qui ne voudront pas en être. Et c'est leur droit. »

«  C'est dire à quel point la situation avait dégénéré : on devait se cacher si on ne voulait pas suivre le mouvement. »

«  Il condamnait la Vague, l'assimilant à un mouvement stupide et dangereux qui supprimait la liberté de parole et de pensée, et qui s'élevait contre tous les principes fondateurs du pays. »

«  Tout le monde est devenu obsédé par la Vague. Personne ne prend plus la peine de réfléchir par soi-même. »

« Etait-ce là une faiblesse de l'homme, qui le poussait à ignorer la part d'ombre de ses semblables ? »

« La Vague avait aussi ses bons côtés. Forcément. Sinon personne n'aurait eu envie de rejoindre le mouvement. C'est juste que les autres n'en voient pas les mauvais côtés. Ils pensent que la Vague rend tous ses membres égaux, sans se rendre compte qu'elle nous prive de notre libre arbitre. » 

«  Le fascisme ne se retrouve pas seulement chez ces gens-là. Il est ici, en chacun de nous. »

« Nous sommes tous responsables de nos propres actes et [que] nous devons toujours réfléchir sur ce que nous faisons plutôt que de suivre un chef aveuglément ; et pour le restant de vos jours, jamais, au grand, jamais, vous ne permettrez à un groupe de vous déposséder de vos libertés individuelles. »


Un livre de lu, plus que 11 pour tenir mon pari de livres 12 livres en 2015!


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