Ces jours sans

Il y a des jours où on se lève d'excellente humeur, on a cette sensation d'être invisible, de tout pouvoir réussir, on est bien dans son corps et dans sa tête.

Mais il y a aussi les jours où l'on se lève en ayant cette impression d'être au fond du gouffre. Ça c'était ce matin. Je ne me suis pas réveillée en étant déprimée mais j'ai eu une grosse contrariété/tracasserie qui a fichu tout en l'air.

Pour le petit déjeuner j’avais décidé de me préparer un bon bowlcake chocolaté au beurre de cacahuète, certes un poil calorique mais plein de bonnes choses pour mon corps notamment avec ma séance de sport matinale qui suivait.

Oui mais...oui mais comme mon cerveau avait décrété qu'il ferait son chieur aujourd'hui j'ai déjà à culpabiliser sur mon petit-déjeuner. Quelle folie avais-je faite ? Pourquoi avoir manger autant ? C'est sûr et certain tout ça va aller immédiatement sur mes fesses. Le petit-déjeuner à peine englouti j'ai déjà la sensation d'avoir grossi...impossible de voir mes abdos, je me sentais grasse, je me sentais gonflée,je me sentais énorme, je me sentais grosse, j’avais l’impression de faire du sport dans le vide... J'en suis venue jusqu'à regretter l'époque où je faisais 40 kg, où j'étais maigre et sans formes (pourtant je me sentais grosse malgré tout).

Cela fait 15 jours que je ne suis pas montée sur ma balance, je commençais à m'en rendre malade malgré tout au fond de mois j'aimerais tellement savoir si j'ai grossi ou maigri. Je sais pertinemment que savoir ne changerait rien...enfin si quelques grammes en mois et je sauterais de joie...quoique après je vivrais alors dans la peur de les reprendre...quelques grammes de plus et ça sera la fin du monde. Je m'en voudrais tellement que par colère et par vengeance je finirais par dévorer tout ce que je trouve sur mon passage histoire de me punir d'être si grosse.

Je sais que tout ça est faux. Oui c'est un mensonge. Je le sais pertinemment et pourtant ça semble si vrai quand ça tourne en boucle dans ma tête.

J'essaie de manger mieux, c'est important surtout avec ma pratique sportive mais c'est par moment si compliqué... il a des moments où je voudrais manger moins...voire ne plus manger. Mais non il ne faut pas. Je me demande parfois si je ne suis influencées inconsciemment influé par les filles qui s'affament sur les réseaux sociaux et qui me donnent ainsi cette impression de trop.

Je le sais pour être en bonne santé il faut manger. Manger des bonnes choses. Nourrir ce corps que j'essaie d'aimer au mieux. Nourrir ses muscles que je travaille tous les jours pour un corps ferme, musclé et tonique.

Grossir...grossir...grossir...ça a beau allé mieux dans mes troubles alimentaires cette peur reste sous-jacente. Après quand je regarde autour, il semble que la majorité des femmes vivent sous la coupe de cette peur. Je me sens alors un peu moins seule, cependant ça reste fatiguant.

Serrer les dents. Avancer envers et contre tout. Regarder le chemin parcouru. Se donner corps et âme dans une séance de sport épuisante pour faire sortir ces sentiments négatifs en même temps que ma transpiration.

Ça fait des années que je ne mets plus par écrit mes maux...mais il y a des fois où ça soulage tellement de les dire haut et fort.

Ce soir ça va mieux.L'impression d'avoir trop mangé persiste mais au moins je ne me suis pas ruée sur les « bêtises » du placard ou sur les pâtisseries qui trônent à la cuisine. Je me suis donnée à fond lors de ma séance de sport et ça m'a fait défoulé. Souvent on ne se doute pas de ce qui peut se passer dans ma petite tête, et pourtant ce n'est pas toujours drôle mais coûte que coûte il faut s'accrocher parce qu'il faut, parce que c'est important, parce que je veux voir ma fille grandir et parce qu'il faut vivre tout simplement.